La transition

Deux questions sont posées à juste titre : Qui dirige le mouvement contestataire ? Comment se déroulera la transition ?

Ces deux questions sont liées à une double inquiétude concernant le mouvement et ses résultats, mais aussi à des craintes enracinées dans la réalité de la composition de notre société, entre ceux qui participent au mouvement, ceux qui se tiennent à l’écart ou ceux qui le critiquent, à la lumière d’expériences amères. Ces inquiétudes sont inhérentes aux communautés, car les communautés se constituent précisément pour répondre à l’inquiétude suscitée par des forces qu’elles perçoivent comme extérieures à elles. Et les communautés se nourrissent des craintes qu’elles suscitent l’une envers l’autre. Que ce soit telle communauté qui se sent puissante dans un contexte donné mais se retrouve exposée aux menaces ou aux tentations venues de l’étranger, tandis que les autres perçoivent dans cette puissance une menace, ou telle autre communauté qui, se sentant en position de faiblesse, cherche un allié intérieur ou extérieur, en mesure de la renforcer ou de la protéger. Ces situations ne sont pas accidentelles ou spécifiques à tel ou tel. Elles reflètent la nature des relations de pouvoir dans notre société, au Liban et dans la région, en Syrie et en Irak, celles mêmes que l’impérialisme, en partant de la colonisation jusqu’au sionisme, a rigidifiées et instrumentalisées.

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