La transition et son déroulement
En ce qui concerne la transition et son déroulement, nous insistons d’abord sur la nécessité d’en préserver le caractère pacifique. Car nous savons la réalité de ce pays et son environnement. Que signifie cela ?
Cela signifie que les pouvoirs en place, bien que paralysés du fait de leur incapacité à résoudre leurs problèmes de fonctionnement, conservent leur emprise sur des pans entiers de notre société. La pression sur eux doit continuer. Elle sera entretenue par la seule dynamique de la faillite. Elle sera alimentée par les pressions qu’exercent conjointement les manifestations et les faits économiques. Mais il faut aussi qu’elle émane de l’affirmation d’un projet politique alternatif qui pousse chacun de ses dirigeants, qu’ils soient cinq, six ou sept, à affronter sa responsabilité historique. Celle de choisir entre deux options, après avoir pris conscience que leur préférence originelle, à savoir le maintien du système, n’est plus possible. L’alternative, c’est le chaos et la violence d’un côté, ou, de l’autre, négocier les conditions d’un transfert pacifique du pouvoir pour une phase de transition, autour d’une formule politique précise que nous proposons dans ce document.
Nous connaissons tous nos situations respectives. Nous sommes tous les enfants d’une même société. Nous sommes conscients de nos responsabilités, nous acceptons la charge de l’héritage empoisonné, nous voulons une transition pacifique, par la négociation des conditions de cette transition. Nous en définissons les options principales sur la base des besoins réels que nous identifions, sans faire l’amalgame entre les causes et les conséquences, et sans nous laisser tromper par l’image qu’en donne depuis des décennies le pouvoir en place. La responsabilité de ce pouvoir est grande et elle apparaît de plus en plus à mesure que les postures de déni deviennent intenables. Il y a une course aujourd’hui entre leur célérité des chefs communautaires à assumer leurs responsabilités et la vitesse de détérioration économique, sociale et sécuritaire.
Au Hezbollah qui est la principale force aujourd’hui, et qui constitue également une cible, nous disons que nous ne sommes pas d’accord avec lui car il est une partie prenante essentielle de ce pouvoir, et nous avons une approche totalement opposée à la sienne en ce qui concerne la politique intérieure. S’il choisit d’affecter tout son crédit, qui est grand, à la protection d’un système politique en déréliction, il fera par la même occasion barrage à l’opportunité de sauvegarder notre société. Il est le plus puissant parmi ses alliés qui tirent de lui leur force électorale et politique, même si leur voix s’élève davantage que la sienne. Et nous avons un désaccord profond avec ces alliés, à l’instar d’Amal et du Courant patriotique libre. De même que nous sommes en désaccord profond aussi avec les forces qui tentent de se rallier à la rue après avoir abandonné le train du gouvernement en démissionnant, mais restent au cœur du pouvoir politique de par leur position confessionnelle, à l’instar des Forces libanaises, du Parti socialiste progressiste et du Courant du Futur.
Nous sommes prêts à discuter de ce projet politique avec quiconque croit aujourd’hui que la responsabilité est partagée, que nos tragédies ne sont pas une fatalité et qu’il est nécessaire de prendre l’initiative du changement. Il en va selon nous de la responsabilité des partis et des personnalités qui craignent pour l’avenir de cette société mais nous sommes convaincus de notre capacité à agir.
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