Le soulèvement syndical

Le 28 juin 2021
Le mouvement Citoyens et Citoyennes dans un État a participé aux élections de l’Ordre des Ingénieurs dans le cadre d’une large alliance de groupes et de partis d’opposition. Le mouvement félicite les vainqueurs de la liste « Le soulèvement syndical », en particulier nos camarades et sympathisants qui ont remporté tous les sièges auxquels ils se présentaient. La liste a remporté une victoire écrasante dans six branches, contre une branche qui a été attribuée par une différence minime à la coalition des partis politiques au pouvoir. Il s’agit de la sixième branche composée d’employés et d’entrepreneurs de l’État, qui, du fait du sentiment de menace pour les uns et par dépendance aux prestations de l’État pour les autres, ont voté comme ils l’ont fait.
La nature et les résultats de cette confrontation ont reflété deux observations remarquables, et aussi un appel à la prudence :
Premièrement, les partis au pouvoir se sont alliés, très clairement, bien qu’ils n’aient pas osé le déclarer, malgré leurs conflits tapageurs et stériles. Cela révèle leur interdépendance au sein d’un système paralysé et leur confusion face à la nouvelle réalité. Les résultats électoraux écrasants sont une preuve supplémentaire de la légitimité chancelante du régime et de ses acteurs traditionnels.
Deuxièmement, il est remarquable d’assister à l’alliance de groupes suspects et notoires, dont certains font partie du régime actuel et se présentent opportunément comme une opposition, sous le slogan de l’indépendance. Ce positionnement est une indication non seulement de la réalité de la phase de transition que traverse le pays, mais aussi du danger qu’elle représente, et de son exploitation par certaines forces traditionnelles et émergentes pour réaliser des intérêts mesquins et mettre en œuvre des agendas imposés.

Troisièmement, nous devons être conscients que les résultats de cette élection sont un référendum pour un segment de notre société, ce qui n’est pas nécessairement indicatif des autres segments, surtout dans le contexte des élections parlementaires. En 2017, nous avons élu un représentant syndical issu de l’opposition. Mais il n’a pas anticipé ni fait face à la faillite actuelle, malgré nos efforts et l’urgence. Ainsi, les économies des ingénieurs ont été dilapidées. Quelques mois plus tard, les partis sectaires ont remporté massivement les élections législatives de 2018. La confrontation n’est donc ni factionnelle, ni sectorielle, ni même professionnelle. Elle est profondément politique.
Il faut éviter les mauvaises expériences du passé, notamment l’élection de l’ancien représentant syndical, et les dernières élections législatives, avec toutes les ambiguïtés de la fragile alliance électorale de  » Koulouna Watani « . Dans toutes les élections à venir, et dans tout le pays, la confrontation sera inutile sans un projet politique alternatif clair et viable.

Notre mouvement politique a décidé de défier l’autorité sectaire sur tous les fronts disponibles afin de renverser le rapport de force en faveur d’un projet politique global basé principalement sur la transition du système coopératif sectaire illégitime et défaillant vers un État civil juste et capable.
Le pays est en ruines et les ingénieurs seront soit les bâtisseurs de cette nation, soit un produit d’exportation vers des marchés du travail étrangers
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Nous appelons tous les ingénieurs, à travers tout le spectre politique et confessionnel, et les membres des syndicats en général, à agir avec sagesse et courage dans ce moment délicat et historique. Après avoir célébré cette victoire électorale, nous les appelons à la fructifier et nous rejoindre dans notre lutte politique, qui vise à imposer un gouvernement de transition qui arrêterait l’effondrement et construirait les bases d’un État civil.