L’assassinat de Louqman Slim
Communiqué de « Mouwatinoun wa Mouwatinat fi Dawla » (Citoyens et Citoyennes dans un État)
4 Février 2021
L’assassinat de Louqman Slim est un crime que nous condamnons, rien ne peut le justifier et aucune personne normale ni aucun parti politique responsable ne peuvent se soustraire à la nécessité, sans préalable, de le condamner de manière claire et sans équivoque .
Outre la dimension tragique de ce crime sur le plan personnel de sa famille et de ses proches, ses objectifs sont clairement politiques. Ce crime est un indicateur très dangereux du cours des jours à venir au Liban, où la société s’effondre sous les yeux de tous, tout en étant profondément divisée, avec les conséquences bien visibles qui ont commencé à se manifester quelques minutes après l’annonce du crime.
Nous répétons ce que nous avons dit il y a plus d’un an et demi, et ce dont nous nous avons mis en garde à maintes reprises: l’absence d’un véritable État au Liban conduit, d’une part, à la désintégration de la société et, d’autre part, à l’intrusion en toute facilité d’intérêts extérieurs au sein de la société libanaise, instrumentalisant sa fragmentation au détriment du présent et de l’avenir des Libanaises et des Libanais.
Pour notre part, au sein du Mouvement « Citoyens et citoyennes dans un Etat », nous étions en désaccord avec les positions et les opinions de Louqman Salim, et nous y étions même opposés dans la plupart des cas. Mais au vu de la différence des opinions et de l’approche, nous considérons ce crime comme d’autant plus odieux car il cible la société entière, et nous y voyons les germes d’un déchaînement de violence contre lequel nous avons si souvent mis en garde.
L’incapacité est une porte ouverte à la violence.
Seul un État véritable, c’est-à-dire un État laïc, peut protéger la société, même d’elle-même, et peut faire face à l’extérieur, tout l’extérieur.