Depuis le lancement de son mouvement MMFD (Citoyens et citoyennes dans un État) en 2016, les propositions de M. Charbel Nahas en tant que secrétaire général, et ancien ministre du Travail, ne cessent de résonner au sein du pays du Cèdre. Tenant un discours qui mise sur les valeurs de justice sociale, de démocratie, de savoirs (intelligence) libre et surtout de laïcité, le projet de M. Nahas retrouve un écho de plus en plus large auprès des Libanais, accablés par le fardeau d’une crise politique, économique et sanitaire sans précédent. Il appelle les « citoyens et citoyennes », à travers la loi et « leur volonté libre et éclairée » de redéfinir un cadre à leurs pratiques politique et sociale : « un État laïc, effectif et efficient ».
Le pays et les Libanais sont dans une telle souffrance, à l’heure qu’il est, qu’il nous faut tous trouver un moyen de débattre qui en tienne compte et qui place le service public au-dessus de chacun de nous.
Nous continuerons de déployer les efforts pour convaincre ceux qui sont supposés être nos partenaires de l’urgence et de la nécessité de renforcer cette alternative plutôt que de se préparer à des élections aléatoires. Entre-temps, en tant que parti, nous continuons d’œuvrer dans le sens du renforcement de l’alternative et nous invitons les citoyens et les citoyennes prêts à prendre leurs responsabilités à nous soutenir et à nous rejoindre.
Aujourd’hui cette crise est un défi et une opportunité pour mettre fin au régime de l’association de chefs de milice communautaire et instaurer un état qui prenne en compte la réalité de la société
MMFD est le seul mouvement politique à offrir une vision d’avenir, alors qu’actuellement, les Libanais souffrent sans voir de lumière au bout du tunnel. Notre projet donne un message d’espoir qui justifierait les sacrifices que chacun devra faire, à des degrés variables, dans le cadre de la répartition équitable des pertes. Un tel gouvernement serait le premier à tirer sa légitimité de ses fonctions et de son programme, et non du sang versé par les guerres et les assassinats politiques.
Après le traumatisme de l’explosion du 4 août à Beyrouth, le Liban est devenu un dossier majeur de la diplomatie macronienne. En appelant le pays du Cèdre au changement politique, le président français a séduit les foules, puis il s’est heurté au pouvoir d’inertie du système libanais.
Interview de Charbel Nahas sur France Culture. 16 Octobre 2020
Cela relève de la motivation, de la justification de l’action. Nous disons par conséquent que l’État traitera avec les citoyens, les citoyennes et les résidents non libanais, indépendamment de leur appartenance communautaire. Mais il tolérera qu’individuellement, ces personnes choisissent, à titre exceptionnel, de réclamer que leur relation à l’État soit intermédiée par une institution communautaire.
Plus la confiance dans l’État a été faible, plus les actions de terrains ont été déterminées. Sans pour autant être déterminantes. Si elles ont permis à beaucoup de tenir ou d’espérer, elles n’ont pu freiner la pollution de cette mer où nous ne pouvons plus mettre le pied. Ni celle de l’air que nous ne pouvons plus respirer. Elles n’ont pas empêché le grignotement de ce territoire lépreux que nous laisserons en héritage à nos enfants. Ni l’anéantissement de Beyrouth. Pour légitimes et utiles qu’elles soient, ces actions n’ont pas pour autant la capacité d’avoir un impact systémique sur un pays qu’elles tentent de sauver malgré lui.