Communiqué de « Citoyens et Citoyennes dans un État » Concernant les Arrestations de Tripoli

24 Février 2021

La décision du juge Fadi Akiki d’interpeller 35 personnes, dont des mineurs, pour avoir participé aux manifestations à Tripoli fin Janvier dernier en les accusant de terrorisme collectif n’est que la suite du processus de délitement de l’État et l’utilisation du corps judiciaire par le pouvoir politique déchu pour son auto-défense et la défense de ce qui lui reste comme intérêts et pour opprimer toute manifestation de protestation et d’opposition. Il est clair que les actes de protestation qui se sont succédés depuis le 17 octobre 2019 à Tripoli et dans d’autres villes et régions libanaises ont menacé ces intérêts et surtout les intérêts des acteurs politiques locaux qui ont établi un système social fermé dans les quartiers pauvres de la ville duquel les habitants peinent à se libérer pour vivre dignement.

Nous maintenons que traiter les conséquences au lieu de traiter les causes réelles de ces affrontements et considérer que ce qui s’est produit est un « complot de l´étranger » conduit à dégrader d’avantage la situation sociale et sécuritaire dans la deuxième capitale du pays et aboutit à la destruction de la société.

De nouveau, la construction de l’État laïque et civil renforce définitivement la société libanaise et assure une justice équitable non influencée par des intérêts catégoriels mais plutôt les confronte et assure la justice et l’égalité pour toutes les citoyennes et les citoyens.

Nous Citoyens et Citoyennes dans un État condamnons cette décision scandaleuse et nous n’y voyons qu’une violation du droit mettant en péril l’ensemble de la société.