Charbel Nahas Ce nouveau gouvernement est dangereux, car il table sur le fait que les gens sont désespérés, que la cellule financière a réussi à mater la réprobation et que l’extérieur a donné sa bénédiction.
Encore une fois, les
dirigeants libanais ont fait le choix politique d’acheter du temps pour
rallonger la durée de vie du système plutôt que de réellement plancher
sur des solutions durables. Pour les zaïms du Liban, il faut diviser les
Libanais, non pas les rapprocher
L’avenir économique du Liban et les conditions du bien-être attendu seront liés en premier lieu à la nature du son régime politique. Seule la sortie du confessionnalisme pourrait répondre à de telles attentes, et l’intérêt d’une société comme la nôtre ne peut se manifester pleinement, que dans le cadre d’un État laïc.
On est aujourd’hui dans une course au terme de laquelle survit soit la société, soit le système politique. Et la société dépérit, elle est saignée par l’émigration
Nous appelons tous les ingénieurs, à travers tout le spectre politique et confessionnel, et les membres des syndicats en général, à agir avec sagesse et courage dans ce moment délicat et historique. Après avoir célébré cette victoire électorale, nous les appelons à la fructifier et nous rejoindre dans notre lutte politique, qui vise à imposer un gouvernement de transition qui arrêterait l’effondrement et construirait les bases d’un État civil.
Est-ce une folie de poser de telle problématique ? Un crime pour un excès d’ambition ? Ou bien un rêve qui devrait rester inaccessible ? Est-ce que la réponse à une demande pareille devrait s’amortir, comme ce fut le cas pendant ces dernières soixante années : « mich hala2 wa2ta » (il n’est pas temps) ? Faut-il toujours que les volontés soient accablées et entravées, signe d’acceptation d’un destin paralysé par l’impuissance ? Les libanais et libanaises n’ont-ils pas le droit, à l’entrée du XXIème siècle, de partager avec la science et le monde entier, une idée qui aurait pu naître au-delà des étoiles ?